Barheïn 1-0 Japon : Une honte sans nom

Après un tournoi asiatique aussi pauvre en enjeux qu’en contenu d’enseignement, Takeshi Okada semblait avoir trouvé la formation type pour affronter l’adversaire le plus "dangereux du groupe". Une défense à trois composé d’un seul défenseur central de métier (NAKAZAWA) et de deux milieux de formation (KONNO et ABE). Un jeune espoir du football japonais talentueux offensivement mais trop juste défensivement n’ayant pas encore confirmé son statut de véritable "perle" (YASUDA). A droite un joueur issu de la génération du "néant", KOMANO, et qui pourrait avec un pied droit maladroit et une vitesse de débordement désastreuse percer la muraille défensive adverse. Au milieu de terrain, le choix d’entraineur catégorique pour OKADA qui aligna tout simplement les meilleurs éléments de la J-League. Ne comptant pas sur la relation des automatismes SUZUKI/ KENGO (milieu de terrain offensif de métier) Takeshi OKADA permettait ici de tester sur un match officiel une association inimaginable à ce niveau de la compétition. En meneur de jeu le choix fut logique avec un Koji YAMASE très en vue lors du tournoi EAFF et en championnat.

En attaque, le Japon se dotait d’OKUBO et de MAKI, de quoi faire rêver les grands amateurs de ratés et de technique largement en dessous de la moyenne.

Bref vous l’aurez compris, la tonalité de ce texte est certes ironique, mais témoigne d’un véritable manquement au devoir de sélectionneur de la part de Takeshi OKADA. Après deux ans où l’ancien sélectionneur OSIM semblait avoir trouvé un onze japonais un brin compétitif, le nouveau sélectionneur nous propose un retour de 15 ans dans un passé fait de défaites stupides et honteuses.

Dans une première mi temps où le niveau technique n’éxedait pas le niveau d’un match de championnat amateur, les japonais n’ont jamais réussit (et ce qui demeure le plus inquiétant) à se créer de véritable occasion. L’adversaire du jour adoptait un schéma classique très défensif comptant sur des valeurs de solidarité et de confiance. Plus le temps passait et plus les japonais, pourtant très volontaires lors des premières minutes de jeu, s’éteignaient face à l’espoir d’une "possible" victoire des adversaires du jour. Comme à l’image de la dernière frappe de la première période qui frolait le montant gauche de KAWAGUCHI complètement à côté de son sujet.

En seconde période, Takeshi OKADA ne procéda à aucun changement. Pour l’entraineur du Japon, un tel score à la mi-temps d’un match comptant pour les qualifications du mondial 2010 était "normal", son équipe ne manquait donc de rien. On peut logiquement alors avoir le droit de sourire face aux déclarations du sélectionneur qui évoquait aux médias l’objectif des demi-finales de la prochaine édition de la grande fête du football. Ainsi les années passeraient et les japonais ne retiendraient donc jamais les leçons apportées par les anciens sélectionneurs.

A la soixante sixième minute de jeu , Seichiro MAKI se procure la seule et unique occasion franche des japonais dans le match. Une tête passant de peu au-dessus. Cette action aurait pu avoir le mérite de réveiller des pseudo "samourais", il n’en sera rien. A treize minutes de la fin, le gardien de but japonais célèbre pour ses sauvetages en asia cup 2004 allait briller...de la pire des manières qu’il soit. Sur un centre anodin côté gauche, le portier nippon dévie le ballon tel un joueur de volley ball pour la tête de l’avant centre adverse. Ce dernier profite de l’offrande chaleureuse pour inscrire le premier but de la rencontre (1-0 ;80’). Le sport de haut niveau éxige de la rigueur et de la concentration. Il est fréquent d’entendre des phrases du type" ce genre d’erreurs arrivent aussi aux plus grands". Néanmoins avec plus d’une centaine de sélections au compteur et dans un match aussi important, ce genre d’erreur est impardonable et peut coûter la fin d’une carrière internationale...

Le score n’évoluera pas malgré les tentatives desespérés du Japon avec notamment un but refusé pour une position de hors jeu et le premier centre en 90 minutes de jeu de KOMANO.Quel rendement.

Deuxième du groupe à égalité de points avec OMAN, le Japon n’aura plus le droit à l’erreur en juin pour ses deux confrontations. Rappelons que les deux premiers seront qualifiés pour le prochain tour des éliminatoires de la coupe du monde 2010. Le Japon conserve toute ses chances de passer au prochain tour, la situation ne devrait donc pas être aussi grave. Cependant...

La composition

KAWAGUCHI, KONNO, NAKAZAWA, ABE, KOMANO, YASUDA(YAMAGISHI 65’), K.NAKAMURA, K.SUZUKI, YAMASE(ENDO 70’)), MAKI(TAMADA 85’), OKUBO.

La note des joueurs :

KAWAGUCHI 2

NAKAZAWA 5

KONNO 2,5

ABE 3

SUZUKI 5

K.NAKAMURA 4

YAMASE 4

MAKI 3

OKUBO 3

(A noter la bonne entrée de K. TAMADA ayant apporté de la vitesse au jeu japonais et les entrées discrètes de YAMAGISHI et ENDO.)

Résultats des autres rencontres :

Chine 0 : 0 Australie

Corée du nord 0 : 0 Corée du Sud

Uzbekistan 3 : 0 Arabie Saoudite

Singapour 2 : 0 Liban

Thailand 0 : 1 Oman

Turkmenistan 0 : 2 Jordanie

Syrie 1 : 1 UAE

Qatar 2 : 0 Irak
Le Japon peut-il passer ce premier tour ?

La question aurait fait sourire les observateurs il y a encore une semaine. Néanmoins des éléments affligeants sont ressortit au travers de cette défaite pouvant venir argumenter l’idée de malaise dans l’équipe.

Tout d’abord, le sélectionneur Takeshi OKADA semble s’obstiner aux méthodes dites "old school" avec un coaching mou et comptant surtout sur une formation de départ qui ne doit pas être "bouleversé" en cours de match. Puis il y a le problème défensif de l’équipe qui semble être cette fois-ci beaucoup plus grave que lorsque Zico dirigeait le groupe. Comment peut-on aligner deux milieux défensifs de métier dans une défense à trois dans un tel match. Comment parmis tous les défenseurs évoluant en J-League OKADA n’a t-il pas pu aligné des défenseurs de métier. Certains penseront à IWAMASA des Antlers, de TSUBOI des Reds. D’autres penseraient aux jeunes AOYAMA de Shimizu, FUKUMOTO et MIZUMOTO de Gamba. Bien entendu l’entraineur est le seul à décider de la formation à adopté pour une équipe. Mais face à un tel manque de compétence, il est du devoir de la fédération japonaise de tirer la sonnette d’alarme auprès du staff technique.

L’autre grand problème au sein de l’équipe reste le problème de communication. Là ou Troussier avait crée un groupe solidaire défensivement et instauré un véritable dialogue sur le terrain, Takeshi OKADA crée le "silence". Ainsi avons nous pu constater aucun échange verbale entre les deux attaquants MAKI et OKUBO. Aucun échange verbale au sein de la défense, pour les replacements et le hors jeu. Aucun échange verbale entre les milieux de terrains et le reste de l’équipe. Ce sont autant d’éléments qui laissent à envisager le pire pour la sélection japonaise. Il faudra impérativement se mettre à jouer au football plutôt que de se voir constament en position de force ou le Japon fait figure de leader footballistique en Asie. Aujourdhui, l’avenir du football japonais est en danger. Perdre toutes les valeurs communes qui faisaient la force d’une équipe au profit de la popularité, oui c’est une honte sans nom.